La Petite Anaïs et le Géant (Chantal de Marolles) Songtext
von Henri Dès

La petite Anaïs est bien triste
Voilà plus d′un mois que sa maman est malade et personne n'arrive à la guérir
Tandis qu′elle se désole, la porte s'ouvre et la vieille voisine entre dans la chambre
Il paraît que ta mère est malade, petite?
Il fallait venir me chercher, je sais très bien soigner les gens
Si tu veux que ta maman guérisse, il lui faut faire une tisane avec
Une plante de la montagne, l'eau pure du torrent et un œuf de poule faisane
Il fait nuit et sa maman s′est endormie
Alors, la petite Anaïs met son châle, son écharpe et ses bottes
Prend son panier et sa gourde, allume une bougie et s′en va


Elle marche depuis un long moment lorsqu'une femme surgit devant elle
Ses cheveux d′argent brillent sur sa longue cape noire, elle lui dit
Qui t'a permis de venir ici?
Je suis la nuit et tu n′as pas le droit d'être chez moi
Oh pauvre nuit, comme ça doit être triste pour vous de ne jamais voir la lumière
Tenez, je vous donne ma bougie
Sais-tu qu′il y a plus de mille ans que je suis ici
Et personne encore ne m'a donné un peu de lumière?
Tu es une brave petite fille, va où tu veux
Anaïs poursuit donc son chemin

Anaïs arrive au torrent, elle prend sa gourde pour la remplir d'eau pure
Mais un petit nain jaillit du torrent en tordant sa barbe pleine d′eau
Il se fâche, "je t′interdis de prendre de mon eau, je suis le torrent, et cette eau est à moi"
Oh, pauvre torrent, comme ce doit être triste pour vous de toujours boire de cette même eau
J'ai un peu de sucre dans ma poche
Prenez-le, vous verrez comme cela donne bon goût
Sais-tu qu′il y a plus de mille ans que je suis ici
Et personne encore ne m'a donné un peu de goût, tu es une brave petite fille
Prends toute l′eau que tu veux, remplis ta gourde et reprends ton chemin

Anaïs arrive bientôt au nid de la faisane qui refuse de lui donner un œuf
Ces œufs sont à moi, que je sache, et ce n'est pas pour toi que je les couve
Tu n′as qu'à manger des œufs de poule
Oh, pauvre faisane, comme ce doit être triste pour toi de rester là à te geler
Tiens, prends mon écharpe, elle te réchauffera
Sais-tu que je suis ici depuis un long moment et personne encore ne m'a donné un peu de chaleur
Tu es une brave petite fille, prends l′œuf que tu veux


Anaïs met un œuf dans son panier et se met à gravir la montagne
Après avoir beaucoup cherché, elle finit par trouver la plante
Elle la cueille et la met dans son panier
A cet instant, le géant de la montagne se réveille et hurle de colère
Voleuse, rends-moi ma plante ou je te tords le cou
Affolée, la pauvre Anaïs descend en courant la montagne
Glisse, tombe, se relève, court, tandis que le géant s′élance à sa poursuite
Mais comme il enjambe le nid de la faisane
Celle-ci lui pique la jambe si fort que le géant s'arrête un peu pour se soigner
Pendant ce temps, Anaïs court et franchit le torrent

Le géant s′élance à nouveau, mais comme il arrive au torrent
Celui-ci grossit tellement qu'il devient presque un fleuve
Qu′il met beaucoup de temps à traverser
Il cherche Anaïs mais ne peut plus la voir car la nuit a soufflé sa bougie
Tout est noir autour de lui, alors en bougonnant, il retourne à sa montagne

Anaïs rentre chez elle et prépare vite la tisane
Avec l'eau pure du torrent, la plante de la montagne et l′œuf de la faisane
Et sûrement, c'était une fameuse tisane car elle guérit aussitôt sa maman