Fleurs fanées Songtext
von Jean Guidoni
Fleurs fanées Songtext
Je me souviens d′un temps d'avant celui des pleurs
Du temps des nuits trop courtes et du temps des banquets
Un temps comme un jardin, un temps comme un bouquet
De moi qui te portais comme on porte des fleurs
Tu t′en plaignais parfois, disant que rien n'éclôt
Vraiment si loin de là où restent les racines
Puis tu disais "Pardon, bats-moi, je vaticine"
Et plongeais en riant dans notre vase clos
En ce temps-là j'aurais voulu être un poète
Et comme Apollinaire chanter tes yeux lilas
Mais comme il était court, le temps, en ce temps-là
Je t′aimais c′était tout, et n'avais pas la tête
À convoquer la muse et ses alexandrins
À compter sur les doigts, à fignoler la rime
Que veux-tu, je t′aimais, ce n'est pas un grand crime
Et la césure, c′était le sillon de tes reins
C'était avant le temps des regrets et des pleurs
Le temps des fleurs
Au chevet de ton lit un grand bouquet se fane
Toi aussi tu te fanes et t′en vas vers l'oubli
Je veux rien qu'un instant m′étendre sur ton lit
Et composer pour toi un cantique profane
À l′aide de ces fleurs, et dresser le blason
De ton corps trop aimé et bien suivre le thème
Commencer par le haut et par le chrysanthème
De tes cheveux couleur de belle arrière-saison
Descendre sur ton front que nul souci ne plisse
M'arrêter à la haie des sourcils drus et ras
À tes cils cannibales comme ceux des droséras
Et ne pas comparer l′oeil au volubilis
Non, parler d'ancolie, parler de fleur de thym
De bleu qui vire au gris, de couleur interdite
De ce mauve morbide qu′on voit aux clématites
Embrasser dans tes yeux l'horizon incertain
Couleurs d′avant le temps des regrets et des pleurs
Le temps des pleurs
Et ne pas oublier au pli de ton oreille
Le velours des pensées qui t'agitent beaucoup
Le pétale d'iris blanc qui palpite à ton cou
Quand la colère te prend et te désappareille
Ces colères qui brouillaient nos cartes et tes traits
Comme soudain l′orage sur les folles avoines
Faisaient bouillir aussi le sang de la pivoine
Qui à ta lèvre mordue de rage se montrait
Tu vois je pense à toi et voilà qu′est la fleur
La nappe de ton sang, inondant coquelicot
Les rouges de ton corps me répondent en écho
Me criant le mot sang quand je dis le mot fleur
Rouge coeur du narcisse dont ton ventre est doté
Rouge la toison d'or, rouge le chemin de laine
Rouge oeillet respirant qui enchantait Verlaine
Et le rouge infini de ton sexe à côté
La passion s′est noyée de regrets et de pleurs
Noyée de pleurs
J'ai tranché dans ta vie ainsi que dans des tiges
J′ai mal noué tes branches que j'avais écorchées
Et j′ai bu l'eau du vase et tes fleurs ont séché
Je regarde ta mort et suis pris de vertige
Le corps que j'ai tenu, la chair qui me tenta
Comme ces fleurs fanées, iront donc aux ordures
Après quelques prières et quelques procédures
Moi je n′aime plus rien que les fleurs de taffetas
Je veux les lys en perles, je veux les feuilles mortes
Les roses de plastique, les arums en fer blanc
Et me persuader que, cueillant ces faux-semblants
Le langage des fleurs est une langue morte
Allez va, je me tais, j′ai peur que tu souries
De ma chanson plus triste qu'un matin de décembre
Je vais jeter la gerbe et chasser de ta chambre
Comme chantait Damia, l′odeur des fleurs pourries
Du temps des nuits trop courtes et du temps des banquets
Un temps comme un jardin, un temps comme un bouquet
De moi qui te portais comme on porte des fleurs
Tu t′en plaignais parfois, disant que rien n'éclôt
Vraiment si loin de là où restent les racines
Puis tu disais "Pardon, bats-moi, je vaticine"
Et plongeais en riant dans notre vase clos
En ce temps-là j'aurais voulu être un poète
Et comme Apollinaire chanter tes yeux lilas
Mais comme il était court, le temps, en ce temps-là
Je t′aimais c′était tout, et n'avais pas la tête
À convoquer la muse et ses alexandrins
À compter sur les doigts, à fignoler la rime
Que veux-tu, je t′aimais, ce n'est pas un grand crime
Et la césure, c′était le sillon de tes reins
C'était avant le temps des regrets et des pleurs
Le temps des fleurs
Au chevet de ton lit un grand bouquet se fane
Toi aussi tu te fanes et t′en vas vers l'oubli
Je veux rien qu'un instant m′étendre sur ton lit
Et composer pour toi un cantique profane
À l′aide de ces fleurs, et dresser le blason
De ton corps trop aimé et bien suivre le thème
Commencer par le haut et par le chrysanthème
De tes cheveux couleur de belle arrière-saison
Descendre sur ton front que nul souci ne plisse
M'arrêter à la haie des sourcils drus et ras
À tes cils cannibales comme ceux des droséras
Et ne pas comparer l′oeil au volubilis
Non, parler d'ancolie, parler de fleur de thym
De bleu qui vire au gris, de couleur interdite
De ce mauve morbide qu′on voit aux clématites
Embrasser dans tes yeux l'horizon incertain
Couleurs d′avant le temps des regrets et des pleurs
Le temps des pleurs
Et ne pas oublier au pli de ton oreille
Le velours des pensées qui t'agitent beaucoup
Le pétale d'iris blanc qui palpite à ton cou
Quand la colère te prend et te désappareille
Ces colères qui brouillaient nos cartes et tes traits
Comme soudain l′orage sur les folles avoines
Faisaient bouillir aussi le sang de la pivoine
Qui à ta lèvre mordue de rage se montrait
Tu vois je pense à toi et voilà qu′est la fleur
La nappe de ton sang, inondant coquelicot
Les rouges de ton corps me répondent en écho
Me criant le mot sang quand je dis le mot fleur
Rouge coeur du narcisse dont ton ventre est doté
Rouge la toison d'or, rouge le chemin de laine
Rouge oeillet respirant qui enchantait Verlaine
Et le rouge infini de ton sexe à côté
La passion s′est noyée de regrets et de pleurs
Noyée de pleurs
J'ai tranché dans ta vie ainsi que dans des tiges
J′ai mal noué tes branches que j'avais écorchées
Et j′ai bu l'eau du vase et tes fleurs ont séché
Je regarde ta mort et suis pris de vertige
Le corps que j'ai tenu, la chair qui me tenta
Comme ces fleurs fanées, iront donc aux ordures
Après quelques prières et quelques procédures
Moi je n′aime plus rien que les fleurs de taffetas
Je veux les lys en perles, je veux les feuilles mortes
Les roses de plastique, les arums en fer blanc
Et me persuader que, cueillant ces faux-semblants
Le langage des fleurs est une langue morte
Allez va, je me tais, j′ai peur que tu souries
De ma chanson plus triste qu'un matin de décembre
Je vais jeter la gerbe et chasser de ta chambre
Comme chantait Damia, l′odeur des fleurs pourries
Writer(s): Pierre Philippe, Astor Piazzola Lyrics powered by www.musixmatch.com